Déjeuner mortel en Australie : une femme a empoisonné un pasteur et tué trois autres personnes

Déjeuner mortel en Australie  une femme a empoisonné un pasteur et tué trois autres personnes

Une femme a été inculpée jeudi pour meurtre dans l'affaire du déjeuner mortel autour d'un bœuf Wellington, agrémenté de champignons vénéneux, qui a entraîné la mort de trois personnes et laissé un pasteur dans un état critique.

"Elle fait l'objet de trois chefs d'accusation pour meurtre et de cinq chefs d'accusation pour tentative de meurtre", a déclaré Natalie Webster, de la police de Victoria.

Erin Patterson, 49 ans, qui a toujours clamé son innocence, avait été arrêtée jeudi matin avant d'être rassemblée par la police, a indiqué la même source.

"L'arrestation d'aujourd'hui n'est qu'une étape dans cette enquête complexe et approfondie par les inspecteurs de la brigade criminelle, et qui n'est pas encore terminée", avait affirmé jeudi matin l'inspecteur Dean Thomas, de la brigade criminelle de la police de Victoria.

Le domicile de l'empoisonneuse présumée a également été perquisitionné avec l'aide de chiens capables de sentir des appareils électroniques tels que des clés USB.

Cette mise en examen est le dernier rebondissement d'une saga qui tient en haleine le pays et braque les projecteurs sur la petite ville rurale de Leongatha, située à 110 km au sud-ouest de Melbourne.

Bœuf Wellington

Le 29 juillet, elle avait préparé sa recette de bœuf Wellington, un filet de bœuf en croûte agrémenté de champignons, typique de la cuisine anglaise, pour ses beaux-parents, Don et Gail Patterson.

Elle était mariée avec leur fils Simon mais le couple vivait séparé depuis un certain temps. Un pasteur baptiste, Ian Wilkinson, et son épouse Heather complétaient la liste des invités.

Le fait que ses quatre convives soient rapidement tombés malades, contrairement à elle, conservé en bonne santé, a alimenté les rumeurs, la désignant comme suspecte. Les beaux-parents et l'épouse du pasteur sont décédés quelques jours plus tard, après des symptômes liés à une intoxication alimentaire.

Seul le pasteur Wilkinson, âgé de 69 ans, a survécu après avoir été hospitalisé près de deux mois. Sorti de l'hôpital le 23 septembre, il est apparu pour la première fois en public début octobre, lors d'une cérémonie en souvenir de son épouse, et un journal a affirmé qu'il semblait "fragile" et marchait avec l'aide d'"un déambulateur".

Leurs symptômes correspondaient à ceux provoqués par l'ingestion d'Amanites phalloïdes, a précisé la police qui a désigné Mme Patterson comme suspecte peu après le repas mortel.

"Rumeurs cruelles"

Clamant son innocence, elle avait assuré en août avoir acheté ces champignons dans une épicerie asiatique et qu'il s'agissait d'un accident.

"Je suis anéantie à l'idée que ces champignons fournissent pu contribuer" à l'issue fatale. "Je tiens à répéter que je n'avais absolument aucune raison de faire du mal à ces personnes que j'aimais", at-elle poursuivi.

Lors des funérailles de Don et Gail Patterson, le révérend Fran Grimes avait affirmé que la communauté essayait de "protéger la famille des spéculations et des rumeurs cruelles".

Cette affaire a suscité un intérêt "incroyable" de la part des médias et de l'opinion en Australie et à l'étranger, a reconnu jeudi matin l'inspecteur Thomas.

Les Amanites phalloïdes, également connues sous les noms d'Oronge verte et de Calice de la mort, peuvent être facilement confondues avec des espèces comestibles.

Ses puissantes toxines endommagent gravement le foie et les reins. Il n'existe actuellement pas de véritable antidote à l'intoxication à la phalloïdine.

La Rédaction (avec AFP)

Crédit image : Creative Commons/ Flickr

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